Date de l'événement :  le jeudi 27 novembre 2025
Horaires :  18h00
Lieu :  Café de la Gare
Organisateur : La Canopée des Sciences
Intervenants : avec Paul Cathelineau

Les fibres de palmiers et leurs propriétés biomécaniques

Des forêts façonnées par l’humain

L’Amazonie, territoire d’une biodiversité exceptionnelle, est depuis des millénaires façonnée par les interactions entre les écosystèmes et les sociétés humaines. Loin d’être une forêt vierge, elle porte encore aujourd’hui les traces de la gestion et des pratiques des sociétés précolombiennes, qui ont transformé le paysage à travers l’agriculture, le feu, ou encore la sélection de plantes utiles.



Les palmiers : ressources écologiques et culturelles

Parmi ces plantes, les palmiers occupent une place essentielle. Présents dans tous les types de forêts tropicales humides et sur des sols variés, ils sont à la fois ressource écologique, culturelle et économique. Leurs usages traditionnels sont multiples : construction, vannerie, alimentation, ou encore artisanat. Pourtant, si leurs fonctions dans les sociétés amazoniennes sont bien documentées, leurs caractéristiques biomécaniques c’est-à -dire la manière dont leurs fibres confèrent résistance, flexibilité et durabilité aux objets fabriqués  restent encore peu connues.

Comprendre la mécanique du vivant

C’est cette diversité fonctionnelle que cherche à mieux comprendre le projet de thèse de Paul Cathelineau, doctorant au sein de l’unité de recherche ECOFOG (Écologie des Forêts de Guyane). Son travail vise à caractériser et comparer les propriétés biomécaniques des folioles de cinq espèces de palmiers d’Amazonie : Euterpe oleracea, Oenocarpus bacaba, Oenocarpus bataua, Astrocaryum sciophilum et Astrocaryum paramaca.

Cette étude interdisciplinaire mêle ethnobotanique, écologie, biologie végétale et mécanique des matériaux, afin de relier la structure interne des fibres, leur réaction à l’humidité, et leur résistance mécanique. Les résultats permettront non seulement de mieux comprendre les adaptations écologiques de ces espèces, mais aussi d’explorer comment les populations précolombiennes ont pu sélectionner certaines variétés pour des usages spécifiques.

Au-delà de la recherche fondamentale, ces travaux ouvrent des perspectives concrètes pour la valorisation durable des palmiers amazoniens : en artisanat, en design bio-inspiré, ou encore dans la conception de matériaux écologiques à haute performance.